El mundo  (paroles et musique : ludo vandeau)

le monde marche courbé au dos voûté
comme une vieille femme portant des charges sur la tête
les femmes de Guatemala et du Chili
le regard au sol, le ciel haut
sans importance
des lambeaux au visage

le monde est malade et délire en fièvres
les flambeaux aveugles aux chaussures chères
les dieux brûlants à Bruxelles et Washington
les superpuissances à Tel Aviv
boivent des vins coûteux
aux mauvaises haleines

non ma vie, ma vie ne pleure pas, 
chante de toutes tes forces
frotte les oreilles de l’angoisse pour l’angoisse 
rassemble la vigilance à travers la nuit
mais, ma vie, ne pleure pas

non ma vie,  ne hurle pas
replie la fureur, éteins la vengeance
les poignées en rancœur, lance des pierres
mais préserve l’amour des amants
ne pleure pas

FN divise les chandelles brûlantes
les dieux se moquent de ce feu et sang universels
l’huile se répand comme l’or du veau
des villages assassinés au Mexique et Vietnam
sans importance
des lambeaux de la mort

le monde se met à courir dans la roue obscure
comme un rat aveugle à la réalité
la paix payée en dollars et euros
le regard au sol, le ciel vide
l’attente est longue
le vent dans les cheveux