écoute, j’ai entendu frapper le soleil,
c’est ta fille, c’est ma fille, je crois qu’elle s’éveille
c’est ta vie, c’est ma vie, je crois qu’elle nous appelle,
petit bonhomme qui tourne quand on tire la ficelle,
un, deux, trois, tout p’tit peu, tous les trois dans l’grand lit,
mes amours, ses grands yeux, tes soleils, nos folies,
et petit bout de femme qui se lève et qui chante,
serre-toi contre moi bien fort que je te sente,
serre-moi contre toi bien fort que je te sente,
le temps sera si vite là de l’adolescente...

puis chacun recommence sa tâche de fourmi,
tiens bonjour le cheval, est-ce que tu as bien dormi?
un oeuf au déjeuner si la poule a pondu,
est-ce que tu as encore mal où l’perroquet t’a mordu?
elle passe et repasse d’la grimace à la moue,
elle rit, elle joue, elle en a plein les joues,
t’as d’jà vu un oiseau qui portait un chapeau?
j’aime bien les cerises, j’aime pas les noyaux,
dis papa, j’peux monter tout en haut de l’échelle?
si j’suis grande, je pourrai allumer la chandelle?
dis ma belle, il est temps plutôt de la souffler,
le grand tigre t’attend dans les bras de ta poupée

un secret dans l’oreille, un baiser dans le cou,
elle dort, elle rêve, c’est l’heure du hibou,
dis la nuit, elle s’ennuie, quand le jour est levé?
qu’est-ce qu’ils deviennent les rêves quand on les a rêvés?
et le vent qu’est-ce qu’il fait quand il ne souffle pas,
et quand la mort arrive, dis, la vie, où elle va...?
chut... il faut dormir maintenant.