Jofroi
Jofroi - Le grand voyage songtekst
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- Voilà, c’est là que commencent les discussions, les désaccords. Pourtant, on avance souvent plus vite avec des « et pourquoi pas ? » qu’avec des « à quoi bon ? ». Et puis, en réfléchissant bien, qui est-ce qui y gagne, celui qui écoute l’idée de l’autre, ou celui qui impose la sienne ? Celui qui ouvre les oreilles apprend bien des choses... Celui qui reste sourd n’avance pas d’une semelle. - Dis tout ce que tu veux, Bonaventure, mais quand même, les indiens sont pas comme nous ! Tous des arriérés ! D’ailleurs qui l’emporte ? - En tous cas, ils étaient là avant ! - Qu’est-ce que t’en sais ? Et les chinois dans tout ça ? - Allez on s’en va ! A quoi bon ? On perd son temps ! - Pourquoi pas ? Nous, on reste ! - Elliott, viens avec nous ! - Non, j’écoute ! - Et nous aussi ! Les enfants hésitent mais Bonaventure continue et les entraine à grands pas le long de la plage. - Venez, venez. Je reprends mon histoire. Donc, ça invente de partout ! Les hommes partent à l'aventure. Ils cherchent toujours plus loin, un p'tit coin tranquille, l'eau, la nourriture... « T’as vu la rivière ? Y a plein de poissons ! » « Ici, c’est encore mieux, y a des sangliers ! » Dans la sécheresse, la chaleur ou le froid, les tempêtes, ils se séparent en petits groupes. Les uns partent par ici, les autres par là, et leur peau se burine suivant le climat. « Pourquoi t'es tout noir, toi ? » « Et toi, tout jaune ? » « Et lui, tout blanc? » Ils deviennent de toutes les couleurs... Comme vous, là ! Ils ont l'air différents, mais quelque part, au fond d’eux, il est écrit qu'ils viennent tous du même endroit. Commence le grand voyage... Ils se dispersent, traversent l'Afrique, l'Asie, l'Europe, les océans, la banquise, le détroit de Béring, les Amériques... Certains longent les côtes, D’autres marchent sur les glaces, fabriquent des radeaux. Ils cherchent à survivre par tous les moyens, mais une chose a changé. Ils ne savent pas ce que c’est. Ils cherchent le bonheur ! Voilà qu'en eux, dans un coin de leur tête, un bon p’tit diable s’est installé...