un sourire aux fenêtres
une fillette en fleurs
des soleils oubliés
des marins qui attendent
que la marée soit haute
et qu’on ait besoin d’eux
des chiens qui se caressent
et des femmes qui jurent
et des enfants gênés
des bateaux en vacances
et des barques en grève
la vase fainéante
qui moulerait ton corps
aussi bien que leurs ventres
qui moulerait ton corps
aussi bien que mes mains

il faudra que tu viennes
qu’on effeuille les ruines
et qu’on roule nos corps
dans les vieilles mansardes
il faudra que tu viennes
que nous traînions longtemps
que nous traînions encore
entre les vieux radeaux
et les vaisseaux flambants
il faudra que tu voies
les ombres des églises
les reflets des grands mâts
les filets esseulés
les fumées et les grues
les portes sans maison
et les maisons sans porte
les pêcheurs menaçants
les poissons parfumés
le tinton des clochers
mais tu n’y verras plus
mais tu n’y verras pas
n’ y verras pas qu’honfleur
est bien triste sans toi