gris, d’accord, je suis un peu gris
gris à presque tout voir en noir
si la vie se décline en gris
je l’ai pas tiré de mon mouchoir

gris navré de l’inconsistance
gris chagrin des complet-vestons
grise mine de circonstance
gris aigri des cités-béton

tous les gris sont dans la nature de l’homme...
l’aurait bien b’soin d’un coup d’peinture
tous les gris sont dans la nature de l’homme...
un p’tit bonjour n’a jamais tué... personne

gris uniforme des uniformes
gris poussiéreux des cache-poussières
gris vert de gris qui se déforme
nous poussant vers la souricière

gris éminent des éminences
gris respecté de l’âge mûr
ah! griserie de l’innocence
gris à vouloir faire le mur

tous les gris sont dans la nature de l’homme...
l’aurait bien b’soin d’un coup d’peinture
tous les gris sont dans la nature de l’homme...
un peu d’humour n’a jamais tué... personne.

gris muet de l’indifférence
gris honteux de la maladie
gris étouffé de la souffrance
gris de la cendre refroidie

gris paumé de la solitude
qui se cache et ronge son frein
gris usé de tant d’habitudes
égrenant leurs tristes refrains

tous les gris sont dans la nature de l’homme...
l’aurait bien b’soin d’un coup d’peinture
tous les gris sont dans la nature de l’homme...
un peu d’amour n’a jamais tué... personne.

gris d’accord je suis un peu gris
gris à presque tout voir en noir
n’allez pas croire que tout finit
à p’tits coups d’blanc sur le comptoir

si l’on veut changer l’aventure de l’homme...
faudrait un sacré coup d’peinture
si l’on veut changer l’aventure de l’homme...
un peu d’humour, beaucoup d’amour...
ou bien... la gomme !