à champs la rivière ça va
la nuit mon rêve un cheval blanc
tire une femme et son enfant
à travers les prés et les bois
albert oscar et le thomas
mes vieux se font bien du plaisir
quand ils me prêchent sans sourire
pipe en terre et genoux de bois

faut bâtir une terre
faut s'inventer la vie
et de l'aube à l'hiver
la patience

à champs les étoiles ça va
la nuit s'accroche comme elle peut
au fond du coeur des bienheureux
les genêts poussent ça et là
susurre ta pipe thomas
à chaque feu qui me fait signe
mes pieds soudain prennent racine
et me voilà enfin chez moi

à champs la fête bat son plein
les artificiers sont en route
le renard écoute la loutre
et les femmes ont le ventre plein
ailleurs la fête bat trop vite
on tente d'oublier les heures
on dirait que les hommes ont peur
de la conscience qui les habite

à champs la liberté ça va
le vent couvre la voix du monde
et je m'endors quelques secondes
les genêts sifflent çà et là
et dans dix ans mon vieux thomas
il paraît que la vie est belle
ailleurs on se pendrait pour elle
ici on ne s'en moque pas