Puisque nous sommes juste le fil
Juste la somme d’une famille
De nos ainés, nos descendants
D’une lignée, d’un lien de sang
Ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont fuit
Tous leurs secrets, tous ces non-dits
C’est évident que tout commence

Là, bien avant notre naissance
Alors on cherche d’où l’on vient
Là, dans les brèches, dans les recoins
Quelques indices dans les racines
Des cicatrices, nos origines
Dans ce voyage il y a l’empreinte
D’un héritage, ce labyrinthe
Là devant nous juste à côté
Quelques cailloux à ramasser

Pour se comprendre il faut creuser
Dans les méandres du passé
De nos parents, de nos ancêtres
Pour que le temps fasse apparaitre
Dans ces débris, des souvenirs
Des bouts de vie à accueillir
Dans ce brouillard pour avancer
Il faut savoir se pardonner

Puisque nous sommes ce que l’on cherche
Pour être un homme on se dépêche
De suivre les pas d’une évidence
Là, dans le froid, dans le silence
C’est le destin qui nous appelle
Ce presque rien parfois révèle
Là, dans le noir un bout d’étoile
Pour être à part, original

Pour que l’on brille de notre mieux
Pour que pétille un peu nos yeux
Que se déploie, là, côte à côte
Un peu de soi, un peu des autres
Cet édifice on tourne autour
Pour que l’on puisse chacun son tour
Être quelqu’un c’est pas grand-chose
Puisqu’on devient ce que l’on ose

Là, dans nos rues, dans nos armoires
Être à l’affût d’un peu d’espoir
Devant le monde, devant sa glace
Pour une seconde, être à sa place
Tisser des liens pour s’accorder
Dans une main se rassurer
Les rendez-vous ont beau se faire
La quête est toujours solitaire
Un beau foyer ou orphelin
Qu’on soit aisé, dans le besoin
Qu’on soit petit ou important

Celui qui prie ou non croyant
Que l’on s’envole, que l’on s’écroule
Que l’on s’isole ou en pleine foule
De la naissance jusqu’au linceul
On cherche le sens de sa vie, seul