De colline en colline et de bois en rivière
Dans sa robe voilée de brume et de lumière
Qui couvre ses sapins, ses prés, ses eaux, ses rocs
Toute la Wallonie s'éveille au chant du coq

De Namur à Dinant et de Huy à Verviers
Quand le vent fait craquer l'ossature des clochers
Les carillons résonnent dans les vertes vallées
Du Borinage aux Fagnes on les entend chanter

Quand les faubourgs de Mons sortent de leur torpeur
Quand les gares engendrent leurs premières rumeurs
Des ouvriers marchant dans le petit matin
Vont d'un pas machinal prendre le premier train

Car
De colline en colline et de bois en rivière
Dans sa robe voilée de brume et de lumière
Qui couvre ses sapins, ses prés, ses eaux, ses rocs
Toute la Wallonie s'éveille au chant du coq

Mais aussi sous un ciel souvent fuligineux
À Liège, à Charleroi, les terrils monstrueux
Surplombent les bourgades, surplombent les usines
Où s'embrase l'acier, où hurlent les machines

Sur les routes désertes, des arbres d'Italie
Sous leur tignasse verte demeurent en léthargie
Tandis que, solitaire, la Meuse diaphane
Indifférente et fière, dans son lit se pavane

Et
De colline en colline et de bois en rivière
Dans sa robe voilée de brume et de lumière
Qui couvre ses sapins, ses prés, ses eaux, ses rocs
La Wallonie s'éveille. Demain, il chantera, le coq