Barbara
Barbara - Chanson de Margaret songtekst
Je score:
C'est rue de la Crique que j'ai fait mes classes, Au Havre, dans un bar tenu par Chloé, C'est à Tampico, qu'au fond d'une impasse, J'ai donné un sens à ma destinée. On dit que l'argent, c'est bien inodore, Le pétrole est là, pour vous démentir, Car à Tampico, quand ça s'évapore, Le passé revient, qui vous fait vomir. Oui, j'ai laissé là mes jours, innocente, Oui à Tampico, je me suis défleurie, Je n'étais alors, qu'une adolescente, Beaucoup trop sensible à des tas de profits. Les combinaisons ne sont pas toujours bonnes, Comme une vraie souris, j'ai fait des dollars, Dans ce sale pays, où l'air empoisonne, La marijuana vous fout le cafard. Pour m'encourager, j'en voyais de drôles, Je vidais mon verre en fermant les yeux, Quand j'avais fait le plein, je voyais le pactole, Et les connaisseurs trouvaient ça curieux. Une fille de vingt ans, c'est pour la romance, Et ces agréments semblaient éternels, Mais par ci, par là, quelques dissolences, M'en ont mis un coup dans mon arc-en-ciel. C'est là que j'ai laissé, derrière les bouteilles, Les très petits lots de mes petites vertus, Ce damné matelot, qu'aimait tant l'oseille, M'en a tant fait voir, que je me reconnais plus. Oui il m'a fait voir le ciel de Mexique, Et m'a balancé par un beau printemps, Parmi les cactus, dans le décor classique, Où le soleil tue, comme à bout portant. Le coq Shangaiais, un soir de folie, A pris mon avenir comme un beau cadeau, Il m'a dit "petite, il faut qu'on se marie, Tu seras la fleur d'un joli bistrot". De tels boniments démolissent une femme, Je vivais déjà derrière mon comptoir, Les flics de couleur me disaient Madame, Bref, je gambergeais du matin au soir. Mon dieu, ramenez-moi dans ma belle enfance, Quartier Saint-François, au bassin du roi, Mon dieu, rendez-moi un peu d'innocence, Et l'odeur des quais quand il faisait froid. Faites-moi revoir les neiges exquises, La pluie sur cent vitres, qui luit sur les toits, La ronde des gosses autour de l'église, Mon premier baiser sur les chevaux de bois, La, la, la...