Mon petit gars, tu vis comme dans un rêve 
Ça te donne la fièvre 
T'agite pas comme ça 
Tu te regardes dans toutes les glaces 
Tu fais mille grimaces 
Et tu cries "Caramba !" 
Tu as vu au cinéma une grande corrida

Et depuis ce jour tu ne penses qu'à ça 

Hé, torero 
Tu t'es mis sur la tête un vieux sombrero 
Brandissant le parapluie de grand-mère 
Tu évites les voitures en sautillant 
Malheureux, ça n'est pas un taureau, c'est une auto 

Hé, torero 
Tous les chauffeurs se mettent en colère 
Et les agents te donnent l'ordre de circuler 
Torero, torero 
Allez ! 

D'un coup de ciseaux t'as raccourci ta veste 
Regarde ce qui reste 
Tu ressembles à Charlot 
De tes cheveux tu as tressé des nattes 
Tu crois qu' ça nous épate 
Mais t'as l'air d'un dingo 

Dès cinq heures du matin 
Tu réveilles les voisins 
Hurlant "Muerta la vacha !" C'est fin 

Hé, torero 

Tu t'es mis sur la tête un vieux sombrero 
Tu montes à cheval sur tous les réverbères 
Pour te donner l'allure d'un picador 
En chantant aussi faux qu'un ténor "Amor, amor" 

Hé, torero 
Tu crois parce que tu danses le boléro 
Que te voilà devenu un don Juan pour de vrai 
Torero, torero 
Olé ! 

Hé, torero 
Tu t'es mis sur la tête un vieux sombrero 
T'as mis la cape rouge de grand-père 
Et tu poursuis les vaches dans les champs 
En criant "C'est moi le matador, à mort, à mort !" 

Hé, torero 
Oui, mais parmi ces vaches y avait un taureau 
Et c'est comme ça qu' t'es devenu sans l'avoir cherché 
Un champion de la course à pieds 
Hé, torero, torero 
Olé ! 
Bien, assis, taureau, oh 
Olé !