Un chamelier égaré dans le Sahara 
Depuis huit jours bien sonnés ne buvait pas 
Rêvant de sources limpides 
Traînant dans la nuit, livide 
Il marcha sur du liquide 
Puis se prosternant devant 
Il en but avidement

"Bah ! Mais c'est dou pétrole ! 
Mais saloperie, quelle saloperie ! 
Bah ! C'est pire que l'alcool ! 
Mais c'est inouï, quel pays !" 

L' chameau s'en étant gavé, le vieux fellah 
Lui mit le feu aux trous de nez et démarra 
Ils firent deux cents kilomètres 
En un temps record peut-être 

Jusqu'à l'oasis coquette 
Qui offrait un puits tout rond 
Ils plongèrent leurs têtes au fond 
"Ah ! Encore du pétrole ! 

Mais saloperie, saloperie ! 
Ah ! C'est pire que l'alcool ! 
Mais y a qu' ça dans c' pays !" 

Ah ! Allah est grand, Allah est beau 
Et me v'là parti à dos d' chameau 
Aïe, aïe, aïe 

Avec son chameau marchant à réaction 
Ils arrivèrent rapidement à Ville-bidon 
Des grands verres d'eau fraîche ils burent 
Puis contèrent leur aventure 
À des messieurs fiers d'allure 
Qui leur dirent "Vite, emmenez-nous" 

Et sur les lieux, comme des fous 
"Ah, ben, dis-donc, mais ma parole, mais c'est du pétrole !" 
"Das ist das Grösse puits ! Vom Petrölle !" 
"Sarah ! Sarah, reviens vers moi ! Tu seras riche : c'est du pétrole !" 
"Well ! Well ! You know that folks ! Well, well, you know : it's petrol !" 
"Ma ! Ma ! Mamma mia ! È pétrolio !" 
Oui, c'était du pétrole 
Et depuis, ben, et deux puits et trois puits et cinq puits et mille puits de pétrole