Stephan Eicher

Stephan Eicher - Kreis 5 songtekst

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Si wohne i de Hüser

i de Blöck, uf de Stöck

heis schön uf Balkön

gö ga bügle, müesse zügle

zieh y, zieh us

gö furt, chöme hei

u läbe vo Samschti 

zu Samschti, wüll denn hei si frei


U alli hei si Müler

u hei Nase u hei Ohre

teil sy feiss wie ne Mohre

u hei wyssi u graui

u roti u blaui

Haar, teil hei e Glatze

teil Ouge wie Chatze 

u eini het dür d`Zunge e Ring


Si loufe dür d`Strasse

u stogle dür d`Gasse

u vogle deheime

u mängisch süsch nöime

hei sich gärn u si hasse

sich, warte bir Kasse

u ds Frölein seit grüezi 

tippt d`Güezi, das macht siebefüfzg


U si rede u si lache

uf de Barstüehl i de Beize

u si trinke u si winke

am Frölein, e Stange!

u si rouke, si verhange

dise lallet afange

u äine schlat dry 

dä gheie si hochkant uf d`Strass


Viel läbe allei

hei e Vogu, hei e Hung

dä bruucht täglech e Stung

hei e Fisch, hei e Chatz

u ne Pflanze, u ne Schatz

u villicht hei si kene

wüll si gar kene wei 


Teil deale, teil chlaue

u teil mache Blaue

u gö när zum Arzt

u teil bügle schwarz

u teil bräche y

u när wieder us

u teil wyst me y, 

teil blibe, u teil wyst me us


Alli lose Radio

alli luege Fernseh

alli göh i Chino

u dert hei si Fernweh

u paar gö a Schuttmätsch

u möögge när schiessdoch

jetz schiessdoch, nid so, 

gopferdammi, isch das jetz es Arschloch


Teil game deheime

teil surfe, si dörfe

teil kiffe, teil sniffe

teil sprütze u fixe

teil sitze bim wixe

u teil frässe Pille

me sött se gloub stille 

a d`Bruscht nä bis churz nach der Lehr


U si hetze u si jufle

u si pickle u si schufle

u si seckle u si schwitze

u so sitze si jetze

im Bus u im Tram

dert si d`Leitige gleit

Gleis u d`Weiche verleit. 

u we eine verseit tuets is leid


U si loufe dür d`Strasse

u stogle dür d`Gasse

mitt Nase u Ohre

teil feiss wie ne Mohre

u si loufe u si loufe

u si choufe u si choufe

u si luege uf d`Uhr

u si z`spät u si suur

U si luege uf d`Zahle


version française:

Ils crèchent dans des immeubles,

Dans les blocs à étages

Passent leur temps au balcon

Vont bosser, doivent sortir

Aménagent, déménagent

Partent, rentrent à la maison

Ils vivent de samedi à samedi, 

Car là ils sont libres


Tous ont des bouches

Des nez et des oreilles

Il y en a des gros comme des morues

Les cheveux blancs, gris

Rouge ou bleu

Il en a aussi des chauves

Il y en a avec des yeux de chats

Et une avec un anneau dans la langue


Ils marchent dans les rues

Et traînent dans les ruelles

Et baisent à la maison

Et parfois ailleurs 

Ils s'aiment et se détestent

Attendent à la caisse

La dame dit bonjour

Tape des biscuits, ça fait cinq cinquante


Et ils parlent et ils rient

Sur les tabourets, dans l'bistrot

Ils boivent et ils font signe

A la serveuse, une bière !

Et ils fument et ils traînent 

Il y en un qui bafouille déjà

Il y en a un qui tape dedans

Et se fait jeter haut et court dans la rue


Beaucoup vivent seuls

Ont un oiseau, ont un chien

Ca leur prend une heure par jour

Ont un poisson, ont un chat

Et une plante, ont un chéri

Ou peut être pas

Parce qu'ils n'en veulent pas


Il y en a qui dealent, qui volent

Il y en a qui font la grasse matinée

Et puis vont voir le docteur

Il y en a qui travaillent au noir

Il y en a qui cambriolent

Puis s'évadent

Il y en a qu'on enferme

Il y en a qui restent, ou qu'on renvoie


Tous écoutent la radio

Tous regardent la télé

Tous vont au ciné

Et là ils ont la nostalgie

Quelques-uns vont au match de foot

Et gueulent, “mais tire !”

“Mais tire, pas comme ça !”

“Fais chier, quel connard !”


Il y en a qui jouent devant leur télé

Il y en a qui surfent, ils ont le droit

Il y en a qui fument, qui sniffent

Quelques-uns se piquent et fixent

Il y en a aussi assis qui se branlent

Et ceux qui bouffent des pilules

Je crois qu'il faudrait les allaiter

Jusqu'après leur apprentissage


Et ils s'excitent, et ils s'énervent

Et ils piochent, et ils creusent

Et ils courent, et ils suent

Et les voilà assis

Dans l'bus et dans l'tram

Là, les lignes sont tracées

Les rails et les voies posées

Et si quelqu'un a une panne, on est désolé 


Ils marchent dans la rue

Et traînent dans les ruelles

Ont des nez, et des oreilles

Il y en a des gros comme des morues

Et ils marchent et marchent

Et ils achètent et achètent

Et ils regardent leurs montres

Et ils sont en retard, ça énerve

Et ils regardent les chiffres
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