Tu venais d'un pays où s'en vont dès septembre
Les oiseaux qui s'enfuient quand le ciel se démembre
Tu venais d'un pays où l'hiver n'est pas né
Où la mer a pour nom la Méditerranée

Et te voyant surgir au milieu de ma ville
Et te voyant surgir par un trop pauvre avril
Toi dont le corps tremblait, dont le front était chaud
Je t'avais recueillie te croyant un oiseau

Mais je ne savais pas qu'aux abords de septembre
Je serais là tout seul à pleurer dans ma chambre
Et que toi, oubliant que j'avais fait ton nid
Tout comme les oiseaux tu serais repartie

Tu venais d'un pays d'où reviennent en cortège
Les oiseaux quand ici se consume la neige
Tu venais d'un pays contemplant les soleils
Je sais bien que pour toi plus rien n'était pareil

Et te voyant partir aux confins de ma peine
Et te voyant partir, je n'avais pas de haine
Me disant qu'un oiseau ne pouvait être vil
Je cherchais dans le ciel les prémices d'avril

Mais je ne savais pas aux abords de septembre
Que je serais si seul à pleurer dans ma chambre
Attendant qu'en avril, avec un cœur nouveau
Qu'en avril tu reviennes tout comme les oiseaux