Daniel Hélin
Daniel Hélin - Testament songtekst
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Avant d’voir mon cœur défaillir De voir ma peau s’mettre à pâlir De voir mon zob se ramollir Et que mon sang vienne à ternir Le truc que j’fais ici en « ir » Pour les vautours qui vont m’trahir Je prends ma plume pour brandir Un testament à convenir J’ai réussi à eclaircir Mes p’tites envies qu’il faut s’farcir Ce que je dis faut pas l’déduire Vous êtes obligés d’obéir Si tous les morceaux se déchirent A cause d’un accident en tire Qu’on s’acharne pas à me guérir Quand y a la mort j’veux pas vivre pire J’laisse aux médecins le droit d’choisir Les pièces qui peuvent encore servir J’suppose qu’ils sauront bien ouïr Si je fais pas semblant d’dormir Si un bargeot me tanne le cuir Qu’il fait de moi un pauv’martyr Ne lui en faites pas pâtir Mon ombre s’ra là pour le punir De toute façon les tristes sires Ceux qui s’excitent à tout noircir Quand ils auront fini d’vomir On va aussi les ensev’lir Quant à ma femme qui va languir Je compte sur elle pour s’affranchir Dans pas longtemps elle va bondir Sur un chouette gars qui la f’ra jouir Y a rien à faire contre le désir Y a tellement de mâles à découvrir Elle a le ticket pour tout séduire J’lui pas appris à conduire Mes chers amis je voudrais dire Qu’après mon tout dernier soupir Il faudra tous vous réunir Y aura une fête à réussir Le jour d’ma mort pour applaudir Y aura des gigots à rôtir Des plats bien garnis à enfouir Et du pinard à bien servir Au risque de me faire honnir Pas d’usufruit sur mon empire Mes frêres s’ront là pour l’accueillir Et pas d’huissiers pour s’en servir Ne gardez pas de souvenirs Vendez c’qui peut m’appartenir Les sous qu’y aura dans la tirelire Offrez-les tous ça f’ra plaisir Avec mon décès ça c’est clear Y a pas moyen de s’enrichir Y a du travail à s’répartir Et pas une pierre à faire reluire Ne m’foutez pas dans un menhir Pas de drap blanc ou de cachemire Pas d’sarcophage on y transpire Lâchez-moi nu d’un petit navire Y a tellement d’poissons à nourrir J’veux pas d’la terre pour me pourrir Ni de curé pour me bénir Y m’connaissent pas y f’ront qu’mentir J’ai pas l’intention d’les maudire Mais leur bla-bla dans leur sabir Et le bon dieu avec ses sbires Ils m’ont toujours bien fait sourire J’vais dans un lieu couleur saphir Retrouver mon pote Vladimir J’vais jouer avec les satyres Me rouler à poil dans la myrrhe J’s’rai faire des tours de grand fakir Quand j’aurai envie d’éblouir Et j’inventerai des élixirs Aux goûts divins qui feront rire Le paradis n’est qu’un délire Qu’a été crée pour garnir Comme t’as la vodka ou le kir Pour oublier qu’tu dois soufrir Vous savez à quoi vous en t’nir Je n’ai plus rien d’autre à écrire Je suppose qu’au moment d’partir J’aurai aussi plus rien à dire Car dans la vie il faut s’farcir Les baratins pour qu’on s’admire Dans les tombeaux tout est de cire J’aurai fait taire le son de ma lyre J’veux pas mourir j’veux pas mourir Le flot des rimes doit se tarir Cent mille espaces à conquérir Car c’est ici que j’veux agir Cette logorrhée qui va finir Je l’ai pas faite pour vous faire fuir Mais pour aimer et pour fleurir Le dernier temps qui va m’occire Un drôle de moment à subir La fin du monde de mes plaisirs J’attends autre chose de l’avenir Que d’me pleurer comme un connard