Une odeur venue de l’enfer
C’est évident la chose est sûre
Le labyrinthe de mes chaussures
Est encombré par la matière

Je n’parlerai pas de l’animal
Mais du cadeau de dame nature
Dont je m’en vais faire peinture
Pour voir un peu vers où j’m’étale

Il y a la merde bien collante
Dont le fumet est enchanteur
Rien à envier au miel des fleurs
Son adhésion est étonnante

Il y a l’étron gras et solide
Qui n’a que faire de son poids
Qui se complaît de son état
Roi du royaume le plus sordide

Il y a la bouse insolente
Qui quoi qu’on crée comme diversion
S’impose en trône sous tes chaussons
Et ricane tant elle est méchante

Il y a le déchet malicieux
Que tu repères bien à l’avance
Il te nargue avec arrogance
Trop tard tu marches sur un plus vieux

J’enrage et hurle aux cieux vengeurs
Et pria à genoux leur clémence
En regardant c’est clair d’avance
Où je m’agenouille pour mes pleurs

Si Dieu existe comme on l’a dit
Créant les âtres à son image
Si lui ne chie que des nuages
Pourquoi n’en chions nous point aussi

Si Dieu existe et nous éclaire
De vérités universelles
Pourquoi n’y a t’il pas de missel
Qui parle des trésors des derrières

Car le crottin c’est d’l’or en chique
Pour le chauffage et les cultures
C’es un bienfait de la nature
Pour ses pouvoirs énergétiques

Nous devrions développer la chose
Et être fier de nos déchets
Loin d’les planquer comme on le fait
C’es sauver l’monde que je propose

Y’a rien à faire moi je me moque
Du chimique clean etc
Qui nous dégoûte du caca
Et fait crever le monde en toc

Par un couplet écologique
Je termine donc cette œuvre d’art 
Chiant sur Dieu à pleine colique
Et sur les maîtres des clébards

Car les maîtres les chefs les capos
Nous ont privé de notre fange
Ils se parfument et font les anges
Et nous font porter le chapeau

Mes frères canins pardonnez-moi
D’avoir choisi vos excréments
Au profit de mes arguments
La vraie merde n’es pas sous mes pas