Daniel Hélin
Daniel Hélin - Carte postale songtekst
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La digue est un bateau flottant en élastique Le kaki de la mer épouse le brun des cieux La croupe de mon pays se dévore sans la trique C’est le parfait décor où je me vois tout vieux Les montagnes s’étiolent en des seins angéliques Des Ardennes à la Côte ce relief est aveu Je souris du pétale en variomatique Il pleut dans le soleil ou l’inverse c’est mieux Des flonflons dans le loin pour fleurir la rimique De la craie de l’argile et la terre sent le feu Dans les bois chaque pas fait le bruit du plastique Les sanglochons pleurotent dans le rire de vieux bœufs Des villages en argent et dodécaphoniques Jouent aux dames aux échecs sur les plans silencieux Des travaux puits-de-rien tuent l’archéologique Les pigeons sont des rats donc les rats volent un peu Les gens sont dans des boîtes des casiers bien pratiques Les soldats du bon prince portent plumes d’émeu Les prisons sont mouroirs d’écumes mouettiques Les violons qui résonnent ont des cris disgracieux La spécule fait le lien de requins de fishstick La brocante des parkings c’est de l’or pour les gueux Y’a du sang sur le sol des shoppings sabbatiques La justice est en loge le pituite plein les yeux L’information flotille sur des eaux amnésiques Les pédophobes sont seuls et ne vendent que des pneus Pas d’argent dans le sang ça fait peur à nos flics Pour un crime oublié les prochains bien viandeux C’est ici middleland la scisssion symétrique Car quoi qu’on pense ici c’est le juste milieu Pour éviter conflit consensus et logique Quoiqu’on dise quoiqu’on fasse tout se coupera en deux Des chiens végétariens et des loups faméliques Font duels de gros mots sur un ton sentencieux On règle en parlement la pétoche de mon fric On se pince sans se mordre en grêle de feux pisseux Des sans rien presque heureux mangent des frites en mastic Sur couronne étoilée on hisse le drapeau bleu La ligue des droits de l’aube se réveille en musique Le mariage fait la une l’expulsion fait la deux Le carburant des murs c’est le sang de l’Afrique Qu’on n’presse pas le dimanche pour des rois oublieux Pour faire mea culpa y’a les chants liturgiques Les trois singes mangent des moules et la soupe a des yeux Des Tintin en babelutte rongent des freins cathodiques C’est le gras et le rire qui fait grincer les pieux C’est des poteaux qui tournent en rond points marsupiques C’est parfois la tristesse qui peut rendre joyeux On se noie dans la bière pour rester sympathiques Et les relents acides des aciers sont vicieux Tu marches sur un tas de canettes métalliques Jamais au grand jamais ne prends rien au sérieux Quand tu écrases un blues il fait pas de gimmick Il t’envoie à la gueule ton gros pas prétentieux Les lucarnes sont pissoirs les lucioles des moustiques Lente est la poésie de l’ennui paresseux Il peut dracher orange dans le cacophonique Les majorettes envolent tous les vrais amoureux Je touche du bout des doigts le vermeil de ces briques Je gigote tout mon soul et je vis bien heureux