Elle n’est pas si noire qu’elle veut l’être
Et pourtant son nom c’est le vide
Je veux croire que je l’aime peut-être
Pour faire l’amour dans un suicide

Adieu adieu

Elle n’est pas si froide qu’on le dit
Et son amour est un géant
Je la caresse je la supplie
Comme le f’rait un petit enfant

Adieu petit monde tout doux
Laisse moi me pendre à ton cou

Elle est belle la mort
Son silence et son rêve
Sa puissance et son corps
Son frisson son parfum
Sa charnelle caresse
Au moment où on crève
Son sourire de tendresse
Au moment de la fin

Elle est belle la mort
Sa douleur et son suc
Les larmes tout en or
Qui chantent sur la terrre
La déchirure de sang
Qui traverse la nuque
Et le pas lancinant
Des pleurs des cimetières

Elle est belle la mort
Son rire et sa blessure
Son couteau du remords
Son « et si… »du vengeur
Son charisme assassin
De dernière aventure
Et son parfait refrain
Qui grignote tous les cœurs

C’est pour ça que je la rejoins
Pour être maître jusqu’au bout
Je dis adieu à mon destin
Car je me noie et je m’en fous

Et tout s’éteindra sera blanc
Ou noir tunnel ou long flash-back
J’verrai moi quand j’étais enfant
Et ça s’flinguera en coup d’matraque

Avec des angelots en plastique
Qui pendouillent les yeux plein d’amour
En se balançant sur la musique
Du requiem de Serge Gainsbourg

Et pour la dix-huitième fois
J’peindrai ma tête tout en bleu
Le bleu du vrai pendu heireux
Qui cette fois ne se rate pas

Et pour la dix-huitième fois
J’peindrai ma tête tout en bleu
Le bleu du p’tit bonheur vicieux
Qui te dit encore « n’y vas pas »

Et pour la toute dernière fois
N’y va plus…