Daniel Hélin
Daniel Hélin - Boulimie lyrics
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Je bouffe les murs suintants des villes Et l’eau croupie des cimetières J’avale salive et aussi bile Les larmes froides des militaires J’injecte l’encre et le pétrole La cire des cierges et des bougies Le pot d’échappement des bagnoles D’un vieux slibard je fais orgie Je cueille les dettes de mes copains J’éponge la colle et je rumine Dans les gâteaux c’est le massepain Et dans les œufs c’est l’albumine Je lèche mes doigts quand je m’ennuie La sauce lapin de mes boulets Au nouvel an le champagne brille J’prends du cola quand j’veux mauvais Je mange la vie tout comme je danse J’attrape les jours tout comme ça vient J’emplis à m’en péter la panse Avec ma peur des lendemains Je croque ma mort qu’est pas venue Qui s’est trompée d’anniversaire Elle a dû se gourer de rue Pour condamner d’autres paupières Je ronge des os au pied d ‘cactus J’aspire la vodka à Tashkent Chez les fourmis c’est le jus d’puces Chez les homos Barbie et Kent Je mâche le rassis des tartines Celui du lait et du yaourt Le bord des cuves dans les latrines Les semelles le pipi le fourte J’empiffre en flûtes et en gobelets En assiettes creuses et éprouvettes En vieux biberons du cube poulet En tasses en verres et en pipettes J’absorbe du thé chez les berbères Du miel d’abeilles chez les indiens Du jus d’crotale et de vipère Du jus d’palmier chez les babouins J’dévore le réel et le plat Je veux en faire péter le beau Le chipoter avec les doigts Avec le jus d’mon p’tit cerveau Les cartons de bière me servent de livres J’écris dessus des idioties Je crie toutes mes danses du possible Et prends aux couilles ma connerie Je chique le tarmac sous la pluie Les eaux stagnantes des marécages Je tords toute l’eau de mes essuies Avec des mouches je fais du potage Je suce les craquettes des princesses L’eau des rivières la Meuse la Seine Je gobe jusqu’au bout de l’ivresse Les alcools vivants des poèmes Je grignote les nuits des prisons Les vieux pansements le pus les pannes Je sirote aussi le poison Et comme dessert sirop de canne Je bois sans soif le rhum des mers Baxter qui tue mes insomnies Machouille le zob de mes vrais frères L’eau de cuisson des spaghettis J’arrache ce qui plaît et dégoûte Je griffe le fond du fond du fond Toutes les colères et tous les doutes Je veux les voir sans démission J’aboie je titube et je boite Je baffre de tout ce qui est Tout qui s’envole tout qui s’éclate Je graille ma vie dans mes couplets J’spire la lie chez les clodos La mousse le lichen des maisons Sur mes sardines, j’mets du porto Du grog à l’ail au roupillon Je mords le drôle et le moins drôle L’électricité le courant Le monde entier par les deux pôles Du waterzooi c’est évident J’arrache le vent mastique les taches La neige qui croque les vers à soie La terre le sable le pis des vaches Toutes les blessures que je n’ai pas J’m’envoie le fond d’moules des casseroles La sève des pins et des tétons Le son pourri du rock’n roll Et dans mes frites le jus d’poisson Je croque la mort qu’est pas venue Qui s’est trompée d’anniversaire Elle a dû se gourer de rue Pour condamner d’autres paupières Les cartons de bière me servent à vivre Je crie dessus des litanies J’écris toutes mes danses du possible Et prends aux couilles ma connerie