Malgré tous ces ailleurs qui ne m'ont pas connu 

Oů sont tombées des heures qui ne m'ont jamais su 

Malgré tous ces silences que je n'ai jamais tus 

Qui nouaient ŕ l'absence des peines qui ont tenu 


Malgré tous ces reflets qui ne m'ont jamais vu 

Tous ces feuillets muets qui ne m'ont jamais lu 

Malgré tous ces prophčtes qui ne m'ont jamais cru 

Mais disséquaient ma tęte en quęte de l'inconnu 


Je crois pourtant que j'ai véu 

Męme mal, męme peu, mais heureux 

Je crois pourtant que j'ai vécu 

Męme mal, męme peu, męme sans eux 


Malgré tant de promesses qui ne m'ont pas tenu 

Et ces coeurs de drôlesses qui ne m'ont pas voulu 

Malgré tous ces amours que je n'ai pas déçus 

Tous ces comptes ŕ rebours qui n'en finiront plus 


Malgré le temps qui ment, le temps qui m'a perdu 

Entre deux firmaments sans s'en ętre aperçu 

Malgré l'inaccessible que j'aurai tant voulu 

Tous ces ręves impossibles qui ne me feront plus 


Je crois pourtant que j'ai vécu 

Męme mal, męme peu, męme sans Dieu 

Je crois pourtant que j'ai vécu 

Męme mal, męme peu mais heureux 


Il y a ce qu'on a fait, ce qu'on aurait pu faire 

Il y a ce qu'on a eu, ce qu'on aurait voulu 

Il y a tout ce qu'on fait, mais rien ne peut défaire 

Et rien ne fera plus ce qu'on est devenu 


Je crois pourtant que j'ai vécu 

D'un rien d'un tout, d'un trop peu 

Je crois pourtant que j'ai vécu 

Comme j'ai pu