Lynda Lemay
Lynda Lemay - Ceux que l'on met au monde lyrics
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Ceux que l'on met au monde ne nous appartiennent pas C'est ce que l'on nous montre et c'est ce que l'on croit Ils ont une vie à vivre, ont des pas destinés, Des chemins qu'ils vont suivre, ils devront décider C'est une belle histoire que cette indépendance, Une fois passé les boires et la petite enfance Qu'il ne faille rien nouer qu'on puisse pas défaire, Que des noeuds pas serrés, des boucles si l'on préfère Ceux que l'on aide à naître ne nous appartiennent pas Ils sont ce qu'ils veulent être qu'on en soit fiers ou pas C'est ce que l'on nous dit, c'est ce qui est écrit, La bonne philosophie, la grande psychologie Et voilà que tu naît et que t'es pas normal, T'es dodu, t'es parfait, le problème est mental Et voilà que c'est pas vrai que tu vas faire ton chemin, Que t'arrêteras jamais de n'être qu'un gamin Tu fais tes premiers pas, on se laisse émouvoir, Mais les pas que tu feras ne te mèneront nulle part Qui es tu? si t'es pas un adulte en devenir, Si c'est ma jupe à moi pour toujours qui t'attire C'est pas ce qu'on m'avait dit, j'étais pas préparée, T'es à moi pour la vie, le bon Dieu c'est trompé Et y'a le diable qui rit dans sa barbe de feu, Et qui me puni de l'avoir prié un peu Pour que tu m'appartiennes à la vie à la mort, Il t'a changé en teigne, il t'as jeté un sort T'es mon enfant d'amour, t'es mon enfant spécial, Un enfant pour toujours, un cadeau des étoiles Un enfant à jamais, un enfant anormal, C'est ce que j'espérais, alors pourquoi j'ai mal? J'aurais pas réussi à me détacher de toi, Le destin est gentil, tu ne t'en iras pas T'auras pas 18 ans de la même façon, Que ceux que le temps rend plus hommes que garçons T'auras besoin de moi, mon éternel enfant, Tu ne t'en iras pas en appartement Ta jeunesse me suivra jusque dans ma vieillesse, Le docteur a dit ça, c'était comme une promesse Moi qui avait tellement peur de te voir m'échapper, Voilà que ton petit coeur, me jure fidélité Toute ma vie durant je conserverai mes droits, Mes tâches de Maman et tu m'appartiendras Ceux que l'on met au monde ne nous appartiennent pas C'est ce que l'on nous montre, c'est ce que l'on croit, C'est une belle histoire que cette histoire là Mais voilà que surprise, mon enfant m'appartient, Tu te fous de ce que dises les auteurs des bouquins, T'arrives et tu m'adores, tu me fais confiance, De tout ton petit corps, de toute ta différence Je serai pas là de passage comme les autres parents, Qui font dans un mariage le deuil de leur enfant J'aurai le privilège de te border chaque soir, Et certains jours de neige, de te mettre ton foulard À l'âge où d'autres n'ont que cette visite rare, Qui vient et qui repart par soir de réveillon Tu seras le bâton de ma vieillesse précoce, En même temps que le boulet qui traînera mes forces Tu ne connais que moi et ton ami Pierrot, Que je te décris tout bas quand tu vas faire dodo Et tu prends pour acquis que je serai toujours là, Pour t'apprendre cette vie que tu n'apprendras pas Car ta vie s'est figée et la mienne passera Je me surprends à souhaiter que tu trépasses avant moi, On peut pas t'admirer autant que je t'admire Moi qui ai la fierté de te voir m'appartenir Je voudrais pas qu'on t'insulte et qu'on s'adresse à toi Comme à un pauvre adulte parce qu'on te connaîtra pas Si le diable s'arrange pour que tu me survives, Que Dieu me change en ange que je puisse te suivre Ceux que l'on met au monde ne nous appartiennes pas A moins de mettre au monde un enfant comme toi C'est une belle histoire que celle qui est nôtre Pourtant je donnerais ma vie pour que tu sois comme les autres