mario si tu passes la mer
mon pays ce n'est pas l'hiver
c'est la pluie
le soleil si souvent malade
lui donne des airs de jeune fille
un peu trop pâle
mario si tu passes la mer
mon pays ce n'est pas l'hiver
c'est la brume
le soleil parfois passe un oeil
juste pour qu'on devine
ses seins fragiles
ici trois pas c'est un voyage
et pour toi les fleuves bien sûr 
sont des ruisseaux
et l'océan est cette mare 
où les enfants à l'aventure 
vont en bateau

mario si tu passes la mer
mon pays ce n'est pas l'hiver
c'est le printemps
tellement frais tellement vert
qu'on dirait une jeune mariée 
qui se serait trompée
mario si tu passes la mer
mon pays ce n'est pas l'hiver
c'est l'automne
quand de femme elle devient mère
et nous confiant tous ses trésors
elle s'endort
ici faut dire c'est tell'ment grand
que sur la Sambre les chalands
sont des navires
et l'infini que l'on devine
de l'autre côté de la colline
te f'rait sourire

mario si tu passes la mer
mon pays ce n'est pas l'hiver 
c'est la pluie
mais tu verras tu l'aimeras
quand elle te caressera
de ses doigts frêles
mario si tu passes la mer
mon pays ce n'est pas l'hiver
c'est la brume
mais tu verras tu comprendras
pourquoi moi, moi je ne peux pas
me passer d'elle
je t'apprendrai à lui parler
à murmurer de haies en haies
de chênes en chênes
et d'aubépines en aubépines
de prunelliers en prunelliers
elle sera tienne