même s’il y a des nuits où l’on n’a plus envie
que d’être un enfant loup dans les bras d’une louve
même s’il y a des jours où le ciel est si lourd
qu’on ne sait plus très bien comment le supporter
les fanfares sont prêtes, y’aplus rien à écrire
les trois coups sont donnés le rideau va s’ouvrir
sur un autre matin
l’hiver ça finit bien

toi la neige immobile il faut que tu te tailles
l’est temps de déserter le champ de tes batailles
ta beauté, ta blancheur n’amuse plus personne
y’a ta robe qui tombe et ton blanc qui grisonne
l’arbre fourbit ses feuilles et la fleur ses pétales
je sens un peu partout un parfum qui s’installe
et qui va mettre bas
une nouvelle fois.

j’imagine chez nous les ruisseaux qui ruissellent
comme des pis de brebis et les nids d’hirondelle
un nid dans la maison c’est comme un cadeau du ciel
v’là qu’on se supporterait bientôt immortel
au pays de Félix, la fièvre va reprendre
et les érables gris juter leur plein baril
pour de prochains festins
l’hiver ça finit bien

puis chez toi les moineaux dans les jardins du Louvre
vont revenir danser sur les doigts des vieillards
et ton voisin d’palier comme une fleur qui s’ouvre
en te croisant demain aura d’autres regards
dans la rue qui sourit de toutes ses fenêtres
c’est un homme nouveau qui soudain va renaître
et en quelques secondes
va transformer le monde

et le sang de la terre nourrissant tes racines
et le soleil battant au fond de ta poitrine
tout’ ces nuits difficiles, tous ces jours un peu lourds
alors vont s’éclairer et te sembler trop courts
et puis rien que d’y croire, et puis rien que le dire
ça suffit pour changer ton ennui en désirs
même si c’est pas certain
l’hiver ça finit bien