quand j'les vois qui reviennent
de leurs courses lointaines
quand j'les vois qui reviennent
je voudrais qu'ils m'emmènent
que leurs ailes me protègent
du froid et de la neige
que leurs ailes me protègent
des hommes et de leurs pièges

je veux parler des oiseaux
je veux parler des oiseaux

je comptais tant sur eux
et sur leurs ailes blanches
je comptais tant sur eux
qu'ils m'emmènent un dimanche
je me voyais déjà
là-haut dans les nuages
je me voyais déjà
j'préparais mes bagages

je veux parler des oiseaux...

quand bien même ils n'auraient pu
me prendre dans l'équipage
quand bien même ils n'auraient pu
me cacher sous leur plumage
je jurais qu'je partirais
debout sur mon nuage
je jurais qu'je forcerais
les portes de ma cage

je veux parler des oiseaux... 

mais c'est pas le tout de s'envoler...
il arrive souvent qu'on tombe, et de haut,
surtout quand on ne s'y attend pas, surtout quand on est si haut déjà,
si haut que là-bas, tout en bas, t out est si petit, si minuscule,
les maisons, les autos, les cheminées des usines... le facteur sur son vélo..
on tombe toujours de haut quand on ne s'y attend pas...
surtout quand on est si loin, si loin déjà...
si loin du dimanche et de tante rita et des autres adultes...
et de leurs avalanches de questions, de sermons, de discours, 
de félicitations et de baisers remplis de rouge à lèvres... rouge...
comme le mouchoir serré autour du genou qui saigne...
on tombe toujours de haut quand on ne s'y attend pas... 

je savais bien qu'un beau jour
entre terre, mer et ciel
je savais bien qu'un beau jour 
me pousseraient des ailes
un beau jour c'est l'autre jour
quand tu es venue à mon secours
un beau jour c'est l'autre jour
au fond d' tes yeux mon amour...

je veux parler des oiseaux
je veux parler des oiseaux