Elmore D
Elmore D - Confession de la meuse lyrics
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Le vent souffle Doucement sur la Meûse. On ne dirait même pas qu’elle suit sa course. Il y en a qui pensent qu’elle descend Quand elle oublie d’où elle vient. Mais ne jetez pas, Ne jetez pas la pierre À l’eau si fraîche qui vient de sourdre Et qui rencontre tant d’ornières Où on prend les couleurs de la boue. Un autre l’a dit : Mais où sont-elles, Les glaces qui descendaient l’an passé Sous le pont-des-Arches [principal ancien pont de Liège]? Même les plus fiers Des gros glaçons d’hier sont envolés. Mais où sont-elles, Les belles lumières Qui luisaient tout au long d’Ougrée [centre métallurgique près de Liège, sur la Meuse] Quand clignait, avec l’industrie, Un millier d’yeux dans les fumées. Où suis-je à présent, Moi-même? Je me croyais autrefois sur la rive gauche, Mais j’ai pris le bac et de l’autre côté, Je dis que les gens sont trop gâtés. Jeune, je pensais Qu’il fallait suivre, Pour remplir son temps, bien plus qu’un chemin. C’était compter sans les culs-d’-sac Qu’on prend quand la vie vous plie. Alors prenons Le bateau wallon. Pour rentrer ce sera le dernier, Et ma chanson de papier buvard Vous tiendra compagnie un moment. Le vent souffle Doucement sur la Meuse. Le haut-fourneau de Chertal siffle [aciérie près de Herstal, objet d’une confrontation sociale avec Arcelor-Mittal], Comme je m’en vais, en pensant : Qui ne change pas est-il bien vivant?