J’ai perdu ma gonzesse hier
Ma maison ma cage et mon chien
J’ai voulu m’noyer dans la bière
Mais rien ne nage mieux qu’un chagrin

J’ai perdu mon job mes amis
Mon argent et tous mes p’tits droits
Le suicide de mon canari
M’a plus flingué qu’si c’était moi

Y’a quoi qu’à faire que de gueuler
Ou faire la pute à l’aide sociale
Ou prendre son p’tit yukulélé
Pour croire au rire quand ça va mal

Y’a quoi qu’ a faire que de gerber
Tout son malheur et tout son mal
Quand y’en a mare d’être entubé
D’être abonné au sort fatal

Quel est le prince quel est le roi
Le bon papa le grand sauveur
Le beau seigneur qui nettoiera
Toute la rage de nos cœurs

Oups ! Voilà le dérapage
La p’tite charnière de cette chanson
Quand dans un bled y a d’la rage
Tout est prêt pour les pièges à cons

Les prometteurs de lendemains
Assis sur leur fierté simpliste
Profitent du blues des gens qu’ont rien
Avec leur connes idées fascistes

Un monde trop beau plein de gens purs
De l’argent pour ceux qui l’méritent
Plus de problèmes plus de coups durs
Et de beaux flics qui ont la frite

L’exploitation est comme une came
Quand on a peur de s’envoler
Y’a plus qu’les chefs qui ont une âme
On se moutonne pour s’oublier

C’est toi qui paies leurs bagnoles 
Ton esclavage et leurs richesses
Le fric que tu fous dans l’alcool
Engrosse leurs banques à fond la caisse

Un fatalisme gros comme ça
C’est marche ou crève c’est bien connu
Leur foi est un suicide en soi
Leur idéal n’a pas d’issues

Moi j’ai rien dit moi j’ai rien fait
Je suis un brave type dans le ronde
J’ai tout compris je sais c’que c’est 
Et c’est ainsi que va le monde

Adolf Benito Jean Marie
Ont exploité la même formule
Y a rien à faire faut qu’j’en rie
Derrière le drame y a l’ridicule

Y a pas de solution finale
De capital qui aide les gens
De prince te délivrant du mal
De bon Dieu dont tu es l’enfant
  
Y a pas de paradis en haut
Ni d’enfer quand tu es sur Terre
Y a pas de gloire à être salaud
Ni de victoire à faire leur guerres

Alors arrête de gémir
De pleurer sur la fin des temps
De croire qu’il n’y a pas d’avenir
Sauf de t’flinguer pour leur argent

Il nous faut retrouver nos frères
Ceux qui comme nous se sentent lourdés
Ensemble on vit moins la misère
Ensemble on peut se décider

Du nord du sud de l’est de l’ouest
Il y a un monde à conquérir
Avec tout l’espoir qu’il nous reste
Et nos gamins et leur avenir

Foin des propagandes ricaines
Foin des mensonges et trahisons
Ce discours n’appelle pas la haine 
C’est le temps d’une transformation

Ou d’une révolution

Ce baratin est invendable
Mais je ne l’crois pas dépassé
Il vivait bien dans mon cartable
Et maint’nant il s’est envolé

Comme une chanson d’espoir

Et si la vie ne dure qu’un temps
Ce qui maintenant n’est pas acquis
Il faut encore aller devant
La lutte n’est pas encore finie

Comme une chanson d’espoir