Ta peau parfume ma mémoire

Mon coeur s'est arrondi, 

Les chiens aboient dans la nuit noire

Il pleut au paradis


Et sous la touffeur végétale, 

Les lianes, les roseaux, 

Les troncs plus durs que du métal, 

Nous cherchons les oiseaux


Longtemps longtemps on se promène

On avance au hasard

L'inconfort de vivre nous mène

On marche sans savoir


Tout ce qu'un homme aime ou déteste

Qui en connait le prix ?

Ce qui s'en va et ce qui reste, 

Il pleut au paradis


Un jour arrive, on fait silence

On plonge au fond de l'eau

Près des récifs qui ferment l'anse

D'un idyllique îlot


Mais les trésors et les épaves

Sous nos beaux yeux s'enfuient

Jetant des reflets flous et graves

Il pleut au paradis


Puis l'océan, vieux crooner rauque, 

Des ombres plein la voix, 

Nous jette sur le sable glauque

D'un regret quelquefois


Nos mains y fouillent et ratissent

Quelques maigres roupies

Pour récompense de nos vices

Il pleut au paradis


Pourtant le bien-être ruisselle, 

Bientôt au coeur de nous

Le corps enduit d'huile essentielle

Nous tombons à genoux


Deux lataniers lancent leurs palmes

L'amour finit ici

Près du ciel gris sous la mer calme

Il pleut au paradis